Le mot du Doyen

 

 

Saint François d’Assise – fête le 4 octobre

 

2023 marque pour les Franciscains du monde entier une année particulière puisque l’ordre fête 800 ans d’histoire !

Un jubilé qui durera 3 ans : en 2023,l’approbation de la Règle par le Pape et le Noël de Greccio ; en 2024, la stigmatisation de saint François ; en 2025, la rédaction du Cantique de Frère Soleil ; et son entrée au Ciel (Transitus) en 2026.

La rencontre de saint François d’Assise avec Jésus le conduisit à se dépouiller d’une vie aisée et insouciante, pour épouser « Dame Pauvreté » et vivre en vrai fils du Père qui est aux cieux. Pour saint François, ce choix indiquait une manière radicale d’imiter le Christ, de se revêtir de Celui qui, de riche qu’il était, s’est fait pauvre afin de nous enrichir par sa pauvreté (cf. 2 Co 8, 9). Dans toute la vie de François, l’amour pour les pauvres et l’imitation du Christ pauvre sont deux éléments inséparablement unis, les deux faces d’une même médaille.

 

Quel témoignage François nous donne-t-il aujourd’hui ?

La première chose qu’il nous dit, la réalité fondamentale qu’il nous donne en témoignage est ceci : être chrétien, c’est une relation vitale avec la Personne de Jésus, c’est se revêtir de Lui, c’est être assimiler à Lui. Et le chemin de François vers le Christ part de ce regard de Jésus sur la croix. Se laisser regarder par Lui au moment où il donne sa vie pour nous et nous attire à Lui. François a fait cette expérience particulièrement dans la petite église de saint Damien, durant sa prière devant le crucifix. Sur ce crucifix Jésus n’apparaît pas mort, mais vivant ! Le sang coule des blessures de ses mains, de ses pieds et de son côté, mais ce sang exprime la vie. Jésus n’a pas les yeux fermés, mais ouverts : un regard qui parle au cœur. Et le Crucifié ne nous parle ni de défaite, ni d’échec ; paradoxalement, il nous parle d’une mort qui est vie, qui enfante la vie, parce qu’elle nous parle d’amour, parce que c’est l’Amour de Dieu incarné, et l’Amour ne meurt pas, au contraire, il triomphe du mal et de la mort. Celui qui se laisse regarder par Jésus crucifié est recréé, il devient une « nouvelle créature ». Tout part de là : c’est l’expérience de la Grâce qui transforme, le fait d’être aimés sans mérite, tout en étant pécheurs. C’est pourquoi François peut dire, comme saint Paul : « Pour moi, que jamais je ne me glorifie sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ » (Ga 6, 14).

La deuxième chose que François nous donne en témoignage est ceci : celui qui suit le Christ Jésus reçoit la véritable paix, celle que Lui seul, et non pas le monde, peut nous donner. Beaucoup associent saint François à la paix, et c’est juste, mais peu vont en profondeur. Quelle est la paix que François a accueillie et vécue et qu’il nous transmet ? Celle du Christ, passée par le plus grand amour, celui de la Croix. C’est la paix que Jésus Ressuscité donna aux disciples quand il apparut au milieu d’eux (cf. Jn 20, 19.20). La paix chantée par saint François n’est pas un sentiment doucereux. Elle n’est pas non plus une espèce d’harmonie panthéiste avec les énergies du cosmos. Mais elle est celle du Christ ; elle est cette paix qui a sa source en Dieu, la paix que le Seigneur Jésus nous a apportée.

Enfin, dans son Cantique, François commence ainsi : « Très haut, tout-puissant, bon Seigneur… Loué sois-tu… avec toutes tes créatures ». C’est la troisième chose qu’il nous donne en témoignage : l’amour pour toute la création, pour son harmonie ! C’est le respect pour tout ce que Dieu a créé, c’est aider la création à croître.

Par l’intercession de saint François, demandons au Seigneur le don de l’harmonie, de la paix et du respect de la création.

Belle fête de Saint François. J’adresse encore un chaleureux merci à celles et ceux qui, à Bastogne, font vivre le Centre Pastoral Saint-François. Soyez bénis.


                                                                                         Père Philippe +

 

 

Jubilez !


En 1223, François d’Assise obtient du pape Honorius III l’approbation de la Règle que les franciscains font profession d’observer encore aujourd’hui. Au nom du Seigneur, la règle de vie des frères mineurs est la suivante : « Observer le Saint Évangile de notre Seigneur Jésus Christ… »

 

Une fois écartée l’oisiveté, ennemie de l’âme, qu’ils n’éteignent point en eux l’esprit de prière et de dévotion dont toutes les valeurs temporelles ne doivent être que les servantes… Qu’ils considèrent qu’ils doivent par-dessus tout souhaiter d’avoir l’esprit du Seigneur et de le laisser agir en eux, qu’ils possèdent l’humilité, la patience, qu’ils le prient toujours d’un cœur pur, qu’ils n’aspirent pas à l’autorité dont la seule ambition rend indigne…

Seigneur, sois favorable au pécheur que je suis !... Ne pas se troubler à cause du péché d’autrui car la colère et le trouble sont un obstacle à la charité en soi-même et chez les autres… Que les frères aient à se garder de tout orgueil, vaine gloire, envie, médisance, soucis et tracas du monde…

« Puisque vous avez été choisi par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-aimés, revêtez votre cœur de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous avez des reproches à vous faire. Agissez comme le Seigneur : il vous a pardonné, faites de même. » (Col 3,12-13).

En 1223, François obtient du pape la permission de fêter Noël à Greccio, dans la montagne. Les gens y amènent de la paille, du foin, un âne, un bœuf. La nativité y est célébrée. François voit de ses yeux le dénuement dans lequel Marie met son fils au monde. La Noël de Greccio !

Dans le Cantique des créatures, François écrit : « Très Haut, tout puissant et bon Seigneur, à toi sont les louanges, la gloire et l’honneur et toute bénédiction… À toi seul, Très Haut, ils conviennent, et nul homme n’est digne de te nommer… Loué sois-tu mon Seigneur, avec toutes tes créatures, spécialement messire le frère Soleil… Louez et bénissez mon Seigneur, et rendez grâce et servez-le avec grande humilité ».

Nous sommes en 2023. Voici le 800ème anniversaire !

La ville de Bastogne et les villages alentours ont reçu un siècle de présence franciscaine. Que cela reste notre héritage !

                                                                                   Jean-Pol Harzée.

 ***********************************************************