Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander :
"Seigneur, quand mon frère commettra

des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu'à sept fois ?"

Jésus lui répondit :
"Je ne te dis pas jusqu'à sept fois,

mais jusqu'à septante fois sept fois.

Matthieu 18, 21 - 35

Quand on parlait de « confession » pour désigner le sacrement de Pénitence, on mettait l'accent sur l'aveu de ses péchés. Si on parle aujourd'hui de sacrement de la réconciliation on met en lumière la relation qui est vécue dans le sacrement avec Dieu et avec la communauté des baptisés.

Tout sacrement est célébration de la bonté de Dieu. En recevant le pardon de Dieu, nous mesurons la grandeur de sa miséricorde. Devant tant de bonté, nous sommes encouragés à nous laisser convertir, à changer notre regard sur Dieu et nos frères en humanité pour grandir en Dieu.

Tout geste de réconciliation nous fait avancer, concrètement dans notre quotidien, dans cette vie nouvelle reçue à notre baptême. Par le sacrement nous participons à la victoire de Jésus sur le mal et toute forme de mort. Rien n'est jamais perdu, Dieu nous garde sa confiance.

« Le péché, c’est quelque chose de mal qu’on a fait. » Le péché n’est pas d'abord une faute, une infraction, une atteinte aux règles de la morale. Il est une rupture d’alliance avec Dieu et avec la communauté des baptisés, un enfermement sur soi.

Par le baptême, le chrétien a reçu la vie de Dieu. Il est entré dans une relation d'alliance avec Dieu.
Le sacrement du pardon remet le baptisé au cœur de l'alliance qu'il a pu briser par le mal et le péché. Le sacrement de la réconciliation remet le pécheur en pleine communion avec Dieu et avec ses frères. Ainsi le sacrement du pardon poursuit l'œuvre du Christ dans sa lutte contre le mal qui ronge notre humanité.

Comment le vivre ?

Dans le secteur pastoral de Bastogne, le sacrement est vécu dans des célébrations communautaires proposées dans le cadre des fêtes de Noël et de Pâques, généralement à Bourcy et à Bastogne. Prochaine célébration communautaire : aucune date n'est prévue actuellement

Des rencontres individuelles avec un prêtre sont toujours possibles sur rendez-vous.

Pour en savoir plus : Un sacrement qui a évolué

 Le sacrement de pénitence a effectivement eu des formes très différentes au cours de l'histoire... Dans l'antiquité chrétienne ce sacrement était donné sous forme de pénitence publique. Celle-ci s'appliquait aux grands pécheurs coupables de meurtres, d'apostasie et d'adultère. Elle comportait une longue pénitence qui exprimait la conversion et s'achevait par la réintégration dans la communauté liturgique pour la fête de Pâques. Elle était comme le renouvellement du baptême et n'était donnée qu'une fois.

 Comme beaucoup repoussaient cette pénitence au moment de la mort, apparaît au VIIe siècle une nouvelle forme de pénitence d'origine monastique: la pénitence privée, secrète et renouvelable. Elle était "tarifée" selon la gravité des péchés. L'absolution n'était donnée qu'après l'accomplissement de la pénitence souvent assez longue. A partir du XIIe, l'absolution est donnée au moment de la confession et la pénitence à accomplir devient beaucoup moins importante. Puis, aux XVIe-XVIIe, la .confession fréquente est proposée comme moyen de progression spirituelle. On met l'accent sur la contrition des péchés.

 La pratique de la confession individuelle fut la seule manière de faire jusqu'à Vatican II et un peu au-delà. A la suite du concile, un nouveau rituel du sacrement de pénitence est mis en place dans lequel l'aveu - qui peut certes être libérateur, mais aussi névrosant quand "il faut tout dire" - est passé au second plan au bénéfice de l'absolution.

 Désormais, le rituel (qui date de 1973) prévoit trois formes de célébration: la célébration à deux, le prêtre et le pénitent; la célébration collective avec aveu individuel et absolution individuelle; la célébration collective avec confession et absolution collectives. Cette dernière est présentée comme une sorte de concession: elle doit être "extraordinaire" et les fautes "graves" devront être confessées individuellement. Elle doit donc être réservée à des cas exceptionnels (impossibilité de réunir un nombre suffisant de prêtres pour entendre les confessions individuelles; dans un pèlerinage par exemple).

 Pour le père Windels, l'histoire du sacrement est à un nouveau tournant. Et d'indiquer que ce sacrement autrefois hebdomadaire, voire quotidien, se donne et se reçoit de nos jours pendant des temps privilégiés (lors de retraites, des pèlerinages, durant le carême), dans des lieux privilégiés: Lourdes, Medjugorje, les Journées mondiales de la jeunesse (on se souvient des fameux confessionnaux en toile blanche aux JMJ de Madrid). "Quantitativement, il y a moins de démarches sacramentelles de réconciliation ", constate-t-il effectivement ". Mais qualitativement l'expérience de foi est plus riche et plus conforme à l'Évangile. "

Pierre GRANIER